Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Hublot, une fenêtre entre deux vies

par π - Ertiel Esprit & Sciences humaines Récits & mythologies

musique

De l’extérieur, il ne m’appartient pas d’ouvrir la porte.
Qui es-tu seulement pour que je veuille entrer ? J’ai du mal à te distinguer...

J’apprécie parcourir du chemin en ta présence,
Bien qu’il y ait un hublot transparent qui nous sépare.
Ce n’est pas grave... tant qu’on ne l’oublie pas.

Votre présence à mes côtés gratuite, rien ne vous empêche de me semer. C’est réciproque.
Bien que nous puissions nous dévisager, il y a un hublot transparent qui change nos perspectives, nos possibilités, nos contraintes, nos responsabilités.
Ce n’est pas grave... tant qu’on ne l’oublie pas.

As-tu un parachute ? Moi non plus, je n’en n’ai pas... Alors quand mes réacteurs tombent en panne, je suis bien content que vous supportiez que je m’appuie sur le bout de votre aile.

Certes, je suis mal placé pour me refaire une santé ; je réagis mal quand vous tentez de m’aider parce que vous semblez oublier que de l’autre côté du hublot, il n'est point possible de marcher (sur l’aile) ni même de se tenir debout ; on ne peut que voler. De mon côté, j’ai tendance à détourner mon regard de votre attention parce que dans ces moments-là, j’ai besoin de concentration.

J’ignore pourquoi je ne suis pas monté à bord, j’ai oublié pourquoi j’ai choisi de décoller, ai-je cru que je pouvais me poser sur les nuages ? Maintenant, je sais que je ne me poserai vivant nulle part ailleurs que sur l’aile d’une fraternité... Ou bien alors en son fort intérieur !
Mais quelle est-elle pour que je veuille seulement entrer ? J’ai du mal à la discerner...

Certains peuvent se permettre d’oublier les conséquences d’une panne de moteur. Ils ne sont pas concernés par la responsabilité d’y remédier, ils ne pilotent pas.
Mais un hublot transparent nous sépare.
Ce n’est pas grave... tant que personne n’oublie ça !

Moi, je ne peux pas oublier, je ne peux pas me reposer sur des oreillers de confiance. Je ne peux que me raccrocher à une aile gratuitement disposée sous moi.

Peut-être croyais-je que cette condition me privilégierais... En réalité, de l’autre côté du hublot, la liberté de pouvoir disposer de soi n’est pas. Seule existe une liberté du « devoir » disposer pleinement de soi. Sinon ? Départ en vrille assuré.

C’est viable tant qu’on me laisse disposer de moi-même ; tant que l’on n’oublie pas que malgré ce qui est apparent, il demeure un hublot transparent qui m’empêche de pédaler aussi pour aider à faire voler votre avion.
Quelques soient tes sollicitations à mon égard, elles ne serviront donc aucun de nous deux. Elles me déconcentreront, me forceront à détourner le regard de ton attention ; elles engendreront de faux espoirs, provoqueront des déceptions et un certain effarement.

Oui, d’un instant à l’autre je peux disparaître sans jamais réapparaître – sans aucunes autres raisons que celles attenantes à ma situation, de l’autre côté d’un hublot invisible...parce que transparent.

Si je m’appuie sur votre avion en cas de nécessité, en rien je ne peux vous contraindre à me supporter. Comme moi, vous disposez de tout un espace aérien où tracer votre chemin loin du mien. Merci pour la grâce accordée par tes pilotes !

N’empêche, je peux te sembler bien plus lourd que tu ne l’es, assis(e) dans ton fauteuil de passager. Et pourtant, si nous échangions nos places, tu découvrirais à quel il faudrait te muscler le mental afin de rester droit malgré ton poids, afin de supporter ta traînée aérienne avec dignité.

Désires-tu quitter ton siège et échanger nos croix ? Moi, je ne le veux pas. Tout ce que je nous souhaite, c’est d’apprécier parcourir un bout de chemin ensemble,
Bien qu’il y ait un hublot transparent qui nous sépare.

Ce n’est pas grave après tout... tant que tu me laisses pleinement disposer de moi-même sans exigence ; en somme, tant que tu me reconnais la latitude dont dispose réellement tout pilote qui tente d'amener son vaisseau à bon port.

 

De l’extérieur, il ne m’appartient pas d’ouvrir la porte pour devenir passager de votre fraternité.
Le voudrais-je seulement ? Vos rêves ont-ils une grandeur à l'image de vos ailes ?

À demain ou Adieu... (je ne me pose pas la question)

La transparence ça ne se voit pas... et pourtant, il y a bel et bien un hublot entre nous. Soyons avisés !

La transparence ça ne se voit pas... et pourtant, il y a bel et bien un hublot entre nous. Soyons avisés !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page